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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 11:41

3anons-op-gree-rights-ed-monsanto-arrestation-cc-jacob-davianonymous-op-green-rights-edf-1anonymous-op-green-rights-edf-2.jpgTrois supposés Anonymous ont été arrêtés par les services de renseignement français cette semaine. OWNI a reconstitué les huit mois de surveillance coordonnés par le Parquet de Paris pour traquer ces militants engagés dans une opération de contestation visant le nucléaire. Une manifestation numérique écolo, nom de code "Green Rights" qui trouve ses racines en Italie et qui s'attaquait à EDF.

 

Les personnes soupçonnées d’avoir coordonné une attaque de déni de service (DDOS) contre le site Internet d’EDF, les 20, 23 avril et 2 juin 2011, s’apparentent à des hacktivistes – c’est-à-dire des militants qui utilisent ou détournent les technologies de l’information pour défendre leurs idées. Sur les trois personnes interpellées, deux hommes ont été déferrés devant un juge de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris. L’un deux, Pierrick Goujon, allias Triskel, a livré hier son témoignage chez OWNI.

“L’investigation durait depuis plusieurs mois”, assure-t-on au Parquet de Paris. Précision de taille, cependant : partie du Tribunal de Bobigny, l’enquête a été confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Contacté par OWNI, le Parquet de Paris a indiqué que le transfert de cette enquête s’expliquait par l’ampleur de l’attaque contre EDF :

"C’est pas deux clanpins, tout tranquillement chez eux, qui ont décidé de bloquer EDF !"

Car l’attaque conte EDF a dépassé nos frontières. D’où l’annonce, faite jeudi par le Parquet, de l’ouverture d’une procédure d’entraide judiciaire avec les Etats-Unis et l’Allemagne. Même si cette dernière collaborait depuis bien plus longtemps avec la justice française.

 

PERQUISITION EN ALLEMAGNE:

Le 19 mai 2011, le tribunal d’instance de Darmstadt, en Allemagne, ordonne la saisie des disques durs du Parti pirate allemand. Ceux-ci contiendraient des informations sur les attaques de déni de service menées contre EDF en avril 2011. Les autorités allemandes étaient alors en contact avec un juge français (All). Problème, selon l’avocat du Parti pirate allemand, Emanuel Schach :

"Ayant connaissance de la haute volatilité des données sur Internet et du risque éventuel d’en perdre pour les enquêteurs français, la justice allemande a statué pour une saisie et une sauvegarde préliminaires des disques-durs, sans attendre la – prévisible mais pas encore présentée – requête d’assistance judiciaire des autorités françaises."

C’est donc par pure “prévention” que la police allemande a décidé de saisir les serveurs du parti hacktiviste, coupant ainsi l’accès à toutes ses pages web. A deux jours, seulement, des élections dans le land de Brême pour lesquelles le parti présentait un candidat.

En fait, si la police s’en est prise au Parti pirate, c’est pour le système d’applications de traitement de texte en ligne qu’il a créé : les “pads”, dans le jargon. Un équivalent de Google Documents, sous licence libre, et très prisé des Anonymous. Des hacktivistes auraient en effet utilisé un de ces pads pour partager des informations servant au piratage du site d’EDF. Et plus précisément une “clé SSH”, un code informatique qui aurait permis de s’introduire dans les serveurs de l’opérateur d’électricité français.

Sauf que, du côté des Anonymous, le pad en question est inconnu.“C’est quoi cette putain de clé SSH?”, peut-on lire sur les canaux IRC – le moyen de communication interne utilisé par les Anonymous – datant de mai 2011. “Sur les 100 personnes qui étaient sur le canal IRC à ce moment-là, pas une seule n’avait entendu parler d’une clé SSH en rapport avec EDF”, confirme un ancien hacktiviste contacté par nos soins. “D’ailleurs, ce serait vraiment de l’amateurisme de publier une clé SSH sur un pad qui, par définition, est accessible à n’importe quel internaute !”, poursuit-il.

OWNI a bien retrouvé la trace de deux pads qui mentionnent EDF. Ils ont été créés le 8 mai 2011, soit deux semaines après les deux premières attaques contre EDF. Et ils ne contiennent pas une seule information de nature à préparer une attaque informatique.

Le premier est intitulé “edfsucks”, littéralement, “edf ça craint”. Des hacktivistes y ont listé des éléments incriminant l’opérateur d’électricité provenant tantôt d’articles engagés, tantôt de câbles diplomatiques révélés par Wikileaks. Un argumentaire politique, ni plus ni moins.

Le second pad accusateur consiste en un simple communiqué de presse où les Anonymous annoncent l’attaque à venir contre EDF. Sur le volet latéral du pad, quatre internautes francophones débattent de la formulation à adopter auprès des médias :

"

- Lestan: “EDF, vous êtes le bras qui empoisonne la planète” tout court nan ?

- FeNX: un peu après on dit que Sarko est a leur botte, ça c’est bon, c’est peut etre pas la peine de répéter
- hayop: EDF et le gouvernement français
- hayop: c’est fusionnel :D"

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commentaires

J
Faut il qu'ils aient peur...pour envoyer les boeufs de la milice mondiale<br /> <br /> Alors que les gangsters milliardaires de la finance sont protégés par cette même milice mondiale...il est vrai qu'on ne touche pas à un gangsters portant au moins la légion d'honneur ou une<br /> breloque similaire d'un autre pays
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